-Al12
Le lendemain alors que nous allons faire une course (il doit être près de 20h), le téléphone de mon amie sonne. C'est le violoniste qui appelle. Je tends l'oreille alors pour savoir ce qui se dit. Je comprends qu'il propose une sortie. Mon amie répond que nous avons fait beaucoup de choses dans la journée et que nous sommes fatiguées. "Zut!" me dis-je. Je n'entends pas la fin de la conversation car elle descend faire sa course. Quand elle revient cinq minutes plus tard, elle a déja raccroché, et ne me raconte rien. Ce n'est que dix minutes après qu'elle me dit "An', nous allons passer chez le violoniste: il m'a demandé si je pouvais l'amener chez un ami à lui car il doit aller chercher une voiture qu'on lui prête". Je dis OK et nous y allons.
Arrivées devant chez lui mon amie se range sur la bordure de la route. Mais voilà, il a beaucoup plu les jours passés et au moment de faire marche arrière pour se ranger, la voiture se retrouve enlisée. Mon amie s'enerve un peu, alors je lui dis de rester calme et descends pour voir comment est le sol. En effet c'est bien mouillé alors je lui indique comment tourner, en restant à côté de la voiture. Sauf que... la terre est bien humide... C'est même de la boue assez liquide au sol. Alors quand elle appuie sur l'accélérateur, la roue m'envoie des projections de boue à peu près de la tête aux pieds. Le premier cri de surprise passé, nous nous regardons toutes les deux et partons d'un fou rire. Elle de me voir couverte de boue (j'en ai même dans les cheveux, c'est dégoutant) et moi de me voir ainsi aussi mais surtout de voir son expression horrifiée.
Le violoniste nous a entendues et il sort. Il désembourbe la voiture en moins de deux et me dit "Je ne peux pas te laisser repartir comme ça, tu vas prendre une petite douche". Je ne me rends pas compte de l'étendue des dégats (il fait nuit en plus), mais je me dis que ce ne sera pas du luxe alors je le suis dans la résidence. Mon amie reste dans la voiture. Il va chercher une clef et ouvre une pièce en rez-de-chaussée, c'est une salle de douche. Il me dit "c'est là" et rentre avec moi. Ça fait un peu bizarre cette situation. Il accroche une serviette sur la tringle du rideau de douche et me dit: "Le plus simple c'est que tu rentres là dedans." Alors j'enlève mes chaussures, mais il est toujours là. Il soulève un peu mon haut en me disant: "Il faut enlever ça". Hum... On dirait qu'il a envie de m'aider à me déshabiller. Mais c'est bizarre, parce qu'il le dit très gentillement, le plus naturellement du monde. Alors je lui souris et lui réponds "Je vais me débrouiller" et hop, je monte dans la douche. Et tire le rideau. Il me dit que dans ce cas, je peux lui passer mon t-shirt et ma jupe pour les nettoyer un peu. Je les lui passe par dessus le rideau de douche et me lave... J'étais bien couverte de boue tout de même. Ensuite il me redonne mes vêtements... Il n'y parait presque plus. Quand je sors, je le trouve derrière le rideau en train de nettoyer mes chaussures. Je suis gênée de tant de gentillesse envers moi, d'autant plus que j'ai bien dégueulassé la salle de bain. Il y a de la terre dans la douche, par terre. Je veux aider à nettoyer mais il ne me laisse rien faire. Je suis touchée. Ensuite, il me dit "Viens, je vais te montrer où j'habite". Nous traversons le préau et il ouvre sa porte: une chambre avec un lit, un bureau, une TV et des instruments de musique. On dirait un studio d'étudiant.
Je l'aime bien. Il referme tout, et nous repartons vers la voiture. Nous rions de la situation et il me prend par la taille en disant mon prénom. Un comportement très sud-américain. Nous marchons comme ça pendant quelques secondes. Je crois qu'il m'aime bien aussi.