Tristesse ou quoi
Certains jours comme aujourd'hui j'ai une voix étouffée au fin fond de moi, plaintive. Sensibilité à fleur de peau. Je ne suis personne, nous ne sommes que décor, fly fly away from this dirty boulevard, I'm a bird girl.
Je mets Last.fm qui me sort des trucs au hasard. Je sais pas pourquoi ce matin j'ai droit à plein de trucs français, certains un peu ringards. J'aime bien certains vieux trucs. Et puis cette chanson se lance. Aux antipodes de ce que j'aime écouter aujourd'hui. Les manèges de Berlin tournaient dans tes bras... Le printemps qui revient ne me guérit pas. Mon doigt est sur le bouton "Suivant". Je ne vais pas écouter ce truc. Mais mon doigt refuse de cliquer, il reste un peu, immobile, puis se retire. J'écoute, et ça devient trop. Quelques larmes s'échappent. Peut-être pas une dizaine, mais juste une vague d'émotion dont la pression diminue un peu - si peu. Je ne vais pas pleurer des torrents... Hélas.
Je me revois dans cet HLM miteux. Mon père dormait dans sa chambre et nous ne devions pas faire de bruit car il travaillait de nuit. Alors avec ma mère nous étions soit dans la cuisine avec la porte fermée, soit dans cet espèce de débarras, où elle faisait son repassage. Elle écoutait la radio, pas trop fort et cette chanson, j'ai dû l'écouter dix-mille fois. Même à des années de toi, je vis mais je ne dors pas.
Pourquoi ces larmes ? Je ne sais pas. L'enfance, c'était dans une autre vie. Etait-ce vraiment moi ? Des années parcourues et toujours l'impression de n'avoir rien trouvé, de n'avoir rien atteint. Je me sens toujours aussi vide.