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Dreaming my life
12 février 2016

Elle s'appelait Nathalie (II)

Je l'ai eue trois fois au téléphone, je crois. Non, j'en suis sûre.

Franck m'appelait quelquefois au labo où je faisais mon stage de fin d'études. Tout le monde n'avait pas de téléphone portable comme aujourd'hui.

Un numéro était affiché sur le téléphone. Ce n'était pas le numéro de chez lui. Il aurait pu m'appeler d'une cabine, c'était fréquent à l'époque.

"D'où m'appelles-tu ? lui ai-je demandé.

- De chez moi" me répondit-il.

J'ai donc su que c'était un mensonge. C'était il y a une vingtaine d'années mais ils n'étaient pas si courants, les téléphones avec les numéros appelant qui s'affichent. Alors il ne s'est pas méfié et il m'a menti. J'ai su que c'était un mensonge et j'ai su qu'il était chez elle. J'ai dû avoir le coeur serré.

J'ai noté le numéro. Plus tard, j'ai cherché à qui il appartenait.

Elle s'appelait Nathalie.

Elle s'appelait Nathalie, mais ça, je le savais déjà. J'ai découvert son nom aussi, son adresse.

Un jour en sortant du labo, je me suis arrêtée à une cabine et je l'ai appelée. C'est bizarre d'appeler et d'entendre la voix juvénile qui décroche, c'est douloureux. Je ne sais plus du tout comment j'ai commencé cette conversation.

"Alors, c'est vrai, ai-je dit à un moment, tu es enceinte ?

- Oui, m'a-t'elle répondu.

Ma voix est devenue un filet tout aigü.

- Pourquoi est-ce que tu me fais ça ?"

Ce pourquoi portait toute mon incompréhension de l'époque. Pourquoi une fille pouvait faire ça à une autre fille ? Lui prendre celui qu'elle aimait le plus dans sa vie, celui qu'elle chérissait sans fin, celui sans lequel elle ne pouvait pas vivre ? Pourquoi? Et pourquoi elle me faisait ça, à moi, alors que je ne la connaissais même pas. Pourquoi ?

Je ne sais plus ce qu'elle a répondu. Probablement un silence, sinon je me souviendrais.

Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête après.

"Tu prendras bien soin delui, n'est-ce pas ? ai-je murmuré

- Oui, pour ça tu peux compter sur moi."

Avec le recul, sa réponse me semble horriblement effrontée, d'autant qu'elle a pris un ton subitement assuré. Et moi, pourquoi ai-je posé cette question sur le coup ? Elle ne me ressemble vraiment pas. Je me suis interrogée en raccrochant le téléphone. Pourquoi ai-je dit ça ? Ai-je eu envie inconsciemment d'exhiber une quelconque grandeur d'âme ? Absurde. Ai-je voulu montrer que mon amour pour lui était plus grand que le sien, à elle, et que son bonheur à lui était le plus important à mes yeux, même si eux piétinaient le mien... J'en sais fichtre rien. Aujourd'hui encore je m'interroge. Cette question semble ne pas être de moi.

Même des années après, j'ai en passé des heures à chercher après elle, essayer de savoir qui elle était. J'ai vu des photos d'elle. Elle n'est pas belle. Et je le dis sans haine, en étant le plus objective (possible). J'aurais préféré la trouver belle je crois. D'après ce que j'ai lu d'elle, elle ne semble pas être une lumière non plus. J'aurais préféré qu'elle soit très intelligente. Il me semble que lui et moi avions nos esprits en harmonie. Alors pourquoi ? Est-ce parce qu'elle était enceinte ? Est-ce pour autre chose ? Pourquoi lie-t-on sa vie avec celle de quelqu'un qui ne nous illumine pas ? Cette question je me la suis posée, pour mille autres raisons. Je ne pense pas trouver de réponse dans cette vie.

 

 

 

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12 février 2016

 

corps

 

 

11 février 2016

Look up here, I'm in heaven

Je partage ici ce texte, écrit courant janvier. Il est loin d'être parfait, rédigé d'un seul trait, je ne l'ai presque pas relu ni corrigé pour conserver l'émotion du moment.

 

Ce n’est que jeudi soir que j’apprends la nouvelle. Je suis loin de tout et volontairement déconnectée.

“Tu n’as peut-être pas appris la nouvelle, me dit ma mère au bout du fil. Tu sais qui est mort ?

- David Bowie, ai-je répondu, sans réfléchir, le cœur et le ton froid.

- Devine qui est mort ?” reprend-elle.

Elle n’a pas entendu ma réponse. La ligne est mauvaise et puis parfois elle ne se donne pas la peine d’écouter. Je trouve quand même le “devine” un peu léger pour annoncer une si grave nouvelle.

“David Bowie, redis-je, d’une voix blanche.

- Tu idolo maximo”, précise-t-elle.

Il ne reste presque plus de place pour le doute. Ce doit être lui.

“David Bowie.

- David Bowie est mort”, continue-t-elle.

Je ne sais si elle continue de parler toute seule ou si c’est une réponse à ma réponse. Cela sonne bizarre à mes oreilles, tout de même. Je ne sais plus si David était toujours “mi idolo maximo” après toutes ces années. Je pense à Lou, parti il y a deux ans.

“Quand est-ce arrivé ?

- Je crois que c’était lundi.”

Je me sens le cœur sec. Lundi j’étais quelque part dans la Cordillère des Andes, nauséeuse, avec un mal de crâne, faible et respirant avec peine, partie à l’arrache pour pleurer sur la mort d’une personne rencontrée une dizaine de fois dans ma vie. Déconnectée, je n’étais pas devant mon écran pour être parmi les premières à apprendre le décès de “mi idolo maximo”.

“Je n’étais pas là pour me recueillir à l’heure de sa mort, déclarerai-je plus tard, au cours d’une conversation, un peu comme si j’annonçais une faute.

- Qu’est-ce que ça peut faire ? Tu te recueilles maintenant.”

Mon cœur n’a pas battu à l’unisson avec des millions d’autres fans, il n’est s’est pas serré brusquement en déchiffrant la nouvelle au détour d’une page web. Mes yeux ne se sont pas mouillés. Ils restent désespérément secs ceux-là. J’ai l’oreille collée à ce téléphone, enveloppée de la douce chaleur de ce climat tropical. Peut-être que je n’ai plus de cœur. J’ai pleuré, pourtant, en apprenant le décès de Lou, et mon cœur s’était rempli d’une profonde tristesse (Sad Song).

Peut-être que l’hypersensibilité de Lou dépasse le génie de Bowie, après tout.

'You can’t even start to guess how much your music has meant to me, all over the years". Je ne peux même pas commencer à imaginer le nombre de fois qu’il a dû entendre ce genre de phrase. Elle est pourtant tellement vraie.

David était mon ami, mon amant des années sombres, mon compagnon de larmes et de sourires quand je chantonnais pratiquement toutes ses chansons. Il m’a accompagnée pendant tellement de soirées douloureuses et solitaires, de sa voix, de son esprit, de son regard. J’avais un poster de lui dans ma chambre, dans mon petit deux pièces, juste en face de mon lit. J’aimais tellement ce regard si étrange dans ce visage volontairement si lissé (il deviendra quoi, mon poster de Bowie ?). Un nombre incalculable de fois, je me suis couchée en le regardant dans les yeux, sa musique défilant sur ma chaîne (Oh you, pretty thing !).

Je t’ai tellement aimé David, c’est bizarre de penser que tu n’es plus là, même si tu n’étais plus tellement présent.

“De toutes manières, David et moi ne communiquions plus trop dernièrement” dirais-je, plus tard.

On m’a regardé, l’œil amusé, comme si c’était un trait d’humour noir. Ils ne comprennent rien les autres. Bien sûr que nous communiquions. La dernière fois c’étais en 2003, lors de ton Reality tour.

“Je ne le reverrai plus sur scène.” ai-je ajouté, avec un pincement au cœur. Car elle est là, la vraie douleur. Celle de ne plus jamais te voir. Une nouvelle tournée, c’est ce que nous espérions tous, tes fans. Mais dans le fond de mon cœur, et malgré tout l’espoir, je savais qu’elle n’arriverait jamais. La dernière était seize ans en arrière.

Je n’oublierai jamais, David, la première fois que je t’ai vu. Tu es apparu sur la scène des Arènes de Nîmes et tu étais comme un ange, vraiment. Vraiment, il y avait comme une auréole de lumière autour de toi. Tes yeux, ton sourire, tes cheveux, tout accrochait le regard. Ce soir là, j’ai compris ce que les mots “magnétisme” et “charisme” signifiaient vraiment. J’ai aussi compris que tant de personnes tombaient folles amoureuses de toi. Tu n’étais pas parfait, tu étais bien plus. Tu dégageais cette Aura. "Nothing remains… "

“C’est bizarre, j’ai dit en raccrochant le téléphone. Je viens d’apprendre la mort de Bowie et j’ai le cœur sec, je n’ai même pas envie de pleurer… ou… peut-être un peu.” Mes yeux se sont humidifiés et j’ai commencé à chantonner Life on Mars?.

C’est en écrivant ces lignes que je pleure un peu enfin. J’écoute de nouveau Where are we now pour la première fois. Et mon coeur saigne, David, de savoir que tu n’es plus là, que tu n’écriras plus. Mais je continuerai de t’écouter, toujours. Nothing is changed, everything is changed. Et je t’aimerai, toujours (and I’ll love you till tuesday).



Repose en paix, mon amour.

 

 

8 février 2016

Ce matin dans ma playlist, une chanson a accroché

Ce matin dans ma playlist, une chanson a accroché mon oreille. Je ne connais pas trop Dominique A. L'album m'a été recommandé par un ami. La voix n'est pas déplaisante, elle a quelque chose de particulier. Le texte, je ne sais pas. Il faudra que je regarde de plus près.

On irait pas au Paradis
Juste jusqu'au bout de la nuit
Le temps d'entrouvrir l'entre-vie
Sur une autre vie
Sur une autre vie

 

Un extrait ici.

8 février 2016

Étrange comme ces deux dernières nuits j'ait fait

 

Étrange comme ces deux dernières nuits j'ait fait des rêves sur le même thème. Serait-ce lié à une fatigue extrême ?

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7 février 2016

 

 

 

 

cerne

 

 

 

 

 

 

6 février 2016

Scary Monsters (And Super Creeps)

Le matin je n'ai que rarement envie de me lever.

Pas envie d'exister.

Et la nuit je n'ai pas envie de m'éteindre, je veux exister jusqu'à ma dernière limite, attendre que mes rêves s'imposent d'eux mêmes, quand ces paupières se ferment seules, emprisonnant ma conscience extrême.

Lire

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Écouter

Écouter

Écouter

Regarder

Regarder

Regarder

Et ressentir...

 

Demain j'aurai encore des cernes.

 

4 février 2016

Traîner sur les vieux forums de MoM, constater

 

Traîner sur les vieux forums de MoM, constater (encore) que je ne suis pas la seule à considérer David comme une personne (aimée).

 

 

 

Que tombent ces vagues de briques Si tu ne fus pas bien aimée

 

 

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