Depuis que j'enseigne, je constate que les groupes qu'on nomme "classe" se ressemblent toujours un peu.
Il y en a toujours un par exemple, qui attend la fin du cours, que tous ses camarades soient partis pour venir te parler, toi le ou la prof.
Je ne parle pas de ceux qui viennent poser des questions sur le cours. Non, il y a toujours celui-là, qui vient te dire deux-trois mots et qui finissent par découvrir des détails de sa vie personnelle. Le sport qu'il pratique, l'endroit où il vit, les choses qu'il aime, ce à quoi il aspire. Parfois ce confidences peuvent être liées à une forme de solitude mais pas toujours, il peut s'agir d'un étudiant sociable.
C'est étrange pour moi, ce jeune qui te fait confiance alors qu'il ne te connait pas (en début d'année, on est de parfaits inconnus l'un pour l'autre). Sans doute parce que moi, je suis avare de confidences. En dehors de ce blog, je veux dire. :)
Donc quelque part, ça me touche, ça m'interpelle. Et je me demande, "tous ses camarades se sont enfuis après nos quatre heures de cours, sans demander leur reste. Et lui, il est là, il me parle, il prend sur son heure de déjeuner."
Quand j'étais gosse, j'aimais bien discuter avec mon prof d'art plastique et celui de musique. Mais c'était au collège. Dans l'enseignement supérieur, jamais. Bon, en amphi, ça s'y prête pas. Et on les sentait trop loin de nous, je suppose. Quelque part, ça me fait plaisir d'être une personne qui semble "accessible". Ce que les "adultes" ne sentent pas toujours.
Dans l'enseignement, vraiment, ce que je préfère, c'est le lien.