J'ai été gâtée cette nuit, dans mon sommeil. J'ai eu droit à deux baisers. Ils étaient jolis, sensuels, arrivés sur mes lèvres presques comme par inadvertance, sans que j'ai rien demandé.
Le premier est venu d'un camarade de lycée. Il était très doux et très gentil, pas très sûr de lui, et très amoureux d'une (fausse) blonde de la classe. Un des détails qui me revient quand je pense à lui, c'est cette fois, où il était passé au tableau, en cours de français. Nous devions, une semaine sur deux, apprendre un poème de notre choix et le réciter à la classe (Je n'ai jamais aimé cet exercice d'ailleurs. Apprendre par coeur ne me dérangeait pas, réciter devant la classe, se mettre à nu, je n'aimais pas).
Lui, avait récité ces vers de Verlaine :
J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer :
J’ai peur d’un baiser !
(...)
Et l'avait fort bien fait, sur un ton léger, avec une timidité tellement en cohérence avec ce qu'il disait, un bel éclat dans les yeux.
Le deuxième baiser (dans le même rêve) est venu d'une personne que je fréquente actuellement, une des personnes avec qui j'échange le plus peut-être. Sans doute qu'il m'attire, bien qu'étant aux antipodes de ce qui me plaît habituellement sous divers points de vue, aussi bien physiquement qu'intellectuellement. Mais il a du talent et de la sensibilité dans certains domaines qui ne sauraient me laisser de marbre. Son baiser était aussi doux et léger, un peu amusant aussi. Et j'ai pensé que je préférais celui-là au premier. En se détachant de moi, "il" m'a dit : "C'est compliqué, n'est-ce pas ?" puis il est parti.
Oui, c'est compliqué. Et je me suis réveillée avec le goût de deux baisers sucrés.