Pardon du langage.
J'ai jamais été dans les gens qui sont "heureux de vivre", aiment fare la fête sont insouciants. J'ai plutôt tendance à une vague déprime, même si la plupart du temps, je suis de bonne humeur, voire joueuse avec tout le monde.
Mais là, je trouve qu'elle se blinde d'âneries qui me la fond trouver pénible.
Les hélicoptères qui passent au-dessus de chez moi à longueur de journée...
Ne parlons pas des attestations à la con pour sortir. J'en ai plus fait dernièrement ou très rarement. Qu'ils aillent se faire foutre.
Ne parlons pas du masque pour marcher dans les rues désertes et que tant défendent. Ok, on veut pas tomber malades mais bon.
Il paraît qu'on veut ficher nos opinions politiques... Ah ah ah.
Tiens, je suis descendue chercher un Colissimo ce matin. Le facteur a pris en photo ma main de dessus, bykhôse, ça remplace la signature. WTF ? La surprise m'a prise de court et j'ai pas pensé à dire WTF ?
Je sais pas, y a plein de trucs, des petits riens... qui s'accumulent et qui font beaucoup.
Je vois bien mes étudiants. Ils sont jeunes, c'est plus trop des gamins (enfin, ça dépend pour quoi), ils n'ont pas envie de le porter ce masque. Ils l'oublient, ils le baissent. Ils s'alcoolisent les mains en revanche. A outrance... Parfois parce qu'ils ont juste touché un stylo.
Ouais, ça pourrait être pire. Je pourrais être éborgnée, perdre ma main... Je vais pas au manifs. Peut-être par lâcheté, peut être par j'm'en foutisme (est-ce que je me fous vraiment de tout ça ?), peut-être et sûrement parce que je crois pas à ces trucs là. Marcher dans la rue pour dire qu'on n'est pas contents ? Peut-être aussi parce que je déteste le bruit et la foule. Je cherche pas d'excuse, hein. Je réfléchis tout bas.
Tout pourrait être pire. Mais tout pourrait être tellement mieux.
On pourrait se foutre de Noël et aimer passer des moments avec les gens qu'on aime.
On pourrait aller respirer dehors, seuls ou accompagnés
On pourrait ne pas avoir besoin d'un papier de merde pour aller embrasser son chéri, se blottir contre lui et regarder un film. Rentrer chez soi tard (si on veut) parce que fuck ce putain de couvre-feu. Nan mais, un couvre-feu quoi !
Ouais, pur moi ce sont des "problèmes de riche". Parce que j'ai un toit, à bouffer (à outrance).... Pourquoi se plaindre ?
Tu sais, mes étudiants, je les appelle "mes enfants". C'est idiot. Surtout que j'ai jamais eu d'enfants. Et qu'ils ne sont plus des enfants (et qu'ils ne sont pas à moi, accessoirement). Ils ont 18, 20 ans. Ils sont assez mignons cette année. Ils sont polis, studieux, intelligents, curieux. Au moins un truc qui fait plaisir. Mais je me demande qu'elle vie peut les attendre... Ils seront comme moi. Ou ils auront peut-être l'illusion d'être heureux.
Je t'embrasse, mon ami(e)