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Dreaming my life

11 juin 2010

Pour écrire le mot Fin, il faut écrire le d


Pour écrire le mot Fin, il faut écrire le début.

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11 juin 2010

(co)locataires VII

Fin 2002, je jette l'éponge. Définitivement je crois. Après tout, lui et moi ce n'est pas possible, tout le monde le pense, tout le monde le dit. Je me trouve stupide d'avoir insisté autant, je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai agi ainsi, mais peu importe. Aimer, c'est se sentir en vie.

Et puis je rencontre Yann. Au début de notre relation, je suis dans l'euphorie totale, dans le coup de foudre. Je parle de lui à Chaton, lui raconte que je suis sous le charme, qu'il est presque parfait. Je suis vraiment heureuse de ma rencontre. Du coup, ma relation avec Chaton peut vraiment évoluer à mes yeux, vers de "l'amitié". Il m'écoute, me pose des questions. Ne commente pas forcémment beaucoup.

Mais en peu de temps, je déchante. Yann n'est pas celui que je pensais, il perd peu à peu son éclat pour finalement ne plus trouver aucun attrait à mes yeux.

Début 2003, je fête mes trente ans.

Un jour, un de mes amis m'appelle pour m'inviter chez lui, avec d'autres personnes.  Mon ami des Etats-Unis est à la maison pour quelques jours. Je me rends à l'invitation avec lui. En arrivant, je réalise qu'on m'a préparé une surprise. Mes amis ont organisé une fête pour moi. Cela me fait plaisir, mais la plus grande surprise est de voir Chaton, qui sort d'un coin où il s'était caché dans les feuilles d'une plante. Mes amis l'avaient contacté, et c'est la première fois qu'on se trouve dans ce contexte: lui parmi mes amis proches. J'apprécie le geste de mes amis et j'apprécie qu'il ait accepté de faire partie de ma "surprise".

Mon ami des Etats-Unis me dira en repartant: en le regardant et en voyant ta tête, j'ai tout de suite compris de qui il s'agissait.

 

 

10 juin 2010

(co)locataires VI

Je me confie à un ami ici. Je me confie à mon ami des Etats-Unis. Il est de notoriété publique que Chaton me plaît et que je veux le séduire.

Mon ami d'ici s'amuse de ma persévérance, me disant que je vais l'avoir "à l'usure". Un jour je demande à sa copine: "Tu crois que j'y arriverai un jour?"
Elle me regarde, l'air désolé: "Non, je crois que ça ne marchera pas". Je suis dépitée, autant par la réponse négative (elle ne me croit pas capable de lui plaire) que par ce manque d'encouragement dans la poursuite de mon but.

Avec mon ami des Etats-Unis, nous discutons davantage, je me livre à lui beaucoup plus. Il me dit de ne rien attendre, que je risque d'être blessée. Il me donne aussi son point de vue sur Chaton, qui est parfois inattendu et intéressant. Les hommes ne pensent pas tous de la même manière, et lui me donne un éclairage différent. Il m'aide.

Ma relation avec Chaton change. Elle dérive vers une sorte d'amitié qui n'en est pas vraiment une. Il me parle des filles qui lui plaisent au bureau. Ces filles là n'ont rien d'extraordinaire, je trouve qu'il a des goût pourris. Parce que je suis jalouse sans doute. Je lui parle aussi des collègues qui me plaisent, et bien entendu, il ne les trouve pas terribles non plus. Enfin je ne sais pas quelles sont ses intentions, mais de mon côté, je n'essaye pas de le rendre jaloux car je ne crois pas qu'il puisse l'être. Je lui raconte simplement mes états d'âme avec sincérité.

Il y a eu deux périodes qui ont été un peu difficiles dans cette phase là.

Lors d'une des ses vacances en groupe, il a rencontré une fille. C'était un peu douloureux de l'apprendre. Mais en même temps j'ai pu prendre un peu de distance vis-à-vis de lui. Et puis je trouvais qu'il gérait cette relation d'une manière lamentable, pour finalement me rendre compte qu'il n'y tenait pas tant. Il n'est resté que deux semaines avec elle. Je m'en suis amusée (avec lui) mais j'ai aussi appris qu'il n'avait jamais eu de "vrai" relation avec une fille, profonde et s'inscrivant dans la durée.

La deuxième période était un peu plus tard et a duré plus longtemps. A l'époque nous travaillions avec des sous-traitants étrangers. Des équipes entières venaient dans nos bureaux pour des périodes variables, quelques semaines, quelques mois. Beaucoup de jeunes hommes et quelques jeunes femmes. L'une d'elles était vraiment magnifique. Et c'était peu dire. Un joli visage, des jolis yeux, un joli sourire et un très joli corps. Elle était très gentille en plus. On ne pouvait pas ne pas l'aimer. Elle attirait tous les regards, ceux des hommes comme ceux des femmes. Le regard de Chaton aussi.
J'en ai beaucoup souffert. C'était plus douloureux de penser qu'il la désirait elle, que de le savoir avec sa nana de vacances. C'était une autre dimension dans la jalousie. J'étais mal car je me sentais impuissante à côté d'elle. Il y a de tas de choses dont je n'ai pas peur. Mais la Beauté, sa beauté me terrorisait. Car je ne pouvais rien faire contre elle.

C'est bizarre d'idéaliser à ce point la beauté, non? Depuis toujours. Pourtant les hommes ne regardent pas que ça, même si ça compte beaucoup. Moi même je ne regarde pas que la beauté chez les hommes...


10 juin 2010

SURPRISE

9 juin 2010

(co)locataires V

Ses refus sont vexants. Il y a des jours où ils me font très mal même. Ils sont en contradiction avec le fait qu'on est quand même assez complices au bureau. Peut-être est-ce ce qui me trouble.

Je suis d'un naturel assez fier. Et pourtant, je recommence.

On fini par se voir quand même un peu en dehors, avec nos amis communs, seuls parfois, mais très rarement  Quand on organise des sorties entre collègues aussi..
J'ai l'impression que je passe ma vie à l'attendre. Le matin j'attends qu'il arrive au bureau. Ensuite j'attends qu'il m'envoie des signes. Quand je lui propose des sorties, j'attends qu'il me réponde. Il ne se presse jamais pour ça. Quand il a accepté, je l'attends encore. Je me souviens d'une attente interminable devant la Fontaine St-Michel. Je me décomposais en regardant l'heure tourner, finissant par croire qu'il me posait un lapin. Mais non, il était juste très très très en retard. Un soir on avait rendez-vous chez moi, et  l'attente a été si longue que j'ai fini par ne plus la supporter et je suis partie. Le soir, les week-ends, j'attends ses coups de fils, ses messages qui sont pourtant rares. Je suis un peu pathétique et j'en ai conscience.

Pourquoi j'agis de cette manière? Je n'en ai aucune idée. Peut-être que la proximité physique aide a entretenir une forme de dépendance. Et il y a quelque chose de complètement irraisonné dans mon comportement. Il m'attire. Il est beau, mais pas exceptionnel, mais il a quelque chose dans son regard, dans son sourire... un air malicieux. Et il ne se livre pas sur tout ce qui est intime, bien que je sois la personne à qui il se confie le plus. Il reste un mystère et je voudrais faire tomber les barrières.

Pourtant, au fil des mois,  je me fatigue... Je continue à le draguer mais ça devient comme un jeu, une habitude. Un jeu quand même douloureux parfois quand se ranime une bribe d'espoir. Nous nous confions l'un à l'autre, quand nos collègues nous exaspèrent, quand nous avons telle ou telle tâche à faire. Nous nous donnons des conseils pour progresser dans nos activités, autour de nos relations avec nos chefs, nos collègues. Nous nous soutenons mutuellement dans notre environnement de travail.

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8 juin 2010

(co)locataires IV

Chaton et moi travaillons dans la même équipe mais pas vraiment ensemble.

Quand j'arrive, les gens sont dans des bureaux à deux ou trois. Ensuite nous déménageons dans un pré-fabriqué pour quelques mois, avant de déménager sur un autre lieu avec des plateformes de bureaux en open-space. L'équipe est jeune, l'ambiance est sympathique. Nous travaillons mais nous amusons aussi. Dans l'open-space, Chaton et moi sommes dos à dos, séparés par une rangée de grosses armoires. Nous pouvons communiquer par boulettes en papiers, avions... Nous prenons nos pauses-café avec le reste de l'équipe. Parfois en groupe plus restreint. Mais notre moyen de communication privilégié reste l'e-mail en interne quand l'activité n'est pas trop intense. Nous nous envoyons de petits mots autour de nos loisirs, de nos goûts musicaux, cinématographiques. Nous nous découvrons des goûts communs.

Nous découvrons une coïncidence amusante. Un de mes meilleurs amis et un de ses meilleurs amis sont collègues dans une autre boîte, et sont devenus amis aussi. Cela nous permettra plus tard d'organiser des sorties badminton à quatre, le week-end.
De temps en temps, dans mes e-mails je lui balance des petites piques, des taquineries gentilles. Je lui suggère qu'il me plaît. Parfois il joue avec moi, parfois pas, mais pas de la même manière. Ce qui est amusant c'est que nous n'avons que quelques pas à faire pour nous voir, il suffit de passer distraitement dans le couloir pour voir la réaction de l'autre à un message fraîchement expédié.

Petit à petit, j'avance. Je tente ma chance plusieurs fois. En lui proposant des sorties après le boulot. Des restaurants, des cinémas... Des concerts (je cherche à m'adapter à ses goûts musicaux, là où ils rejoignent les miens), des balades. Il refuse. Une fois, deux fois, trois fois... Un nombre incalculable de fois...

7 juin 2010

Dans Chroniques Martiennes, un homme rencontre un

Dans Chroniques Martiennes, un homme rencontre un martien. Les deux se voient, se parlent, mais quand l'un tend la main vers l'autre, il le traverse comme s'il n'était pas fait de matière. Ils se perçoivent mutuellement comme des fantômes.

Lui et moi sommes un peu comme eux. Nous partageons le même temps et le même espace mais nous nous traversons sans jamais nous toucher. A travers nos corps nous continuons à voir la lumière des étoiles.

6 juin 2010

Je me sens consumée de désirs insatiables. Mon

Je me sens consumée de désirs insatiables. 
Mon désir semble sans fin, rien ne peut le combler ou le satisfaire, je me sens vide, vide, vide.

5 juin 2010

Ombres

Alors j'étais tout devant la scène, un peu sur la droite par rapport à Hawksley.

3 juin 2010

Premier jour

        L'éternité, monsieur, commença pour moi un soir de juillet dans l'autobus 96 qui fait la navette entre Montparnasse et la porte des Lilas. C'était il y a quatre ans. Au carrefour de l'Odéon, une jeune fille, vêtue d'une jupe noire à volants, les chevilles gainées de longues socquettes blanches, vînt s'asseoir en face de moi. Instantanément mes regards se fixèrent sur elle. Je fus littéralement ébloui par ce visage que je contemplais en retenant mon souffle. Je ne sais ce que j'admirais le plus en lui: ses joues qui semblaient une pâte pétrie dans le lait ou ses cils qui caressaient des yeux verts tout en faisant barrage aux œillades indiscrètes. Je ne la voyais pas, j'étais aveuglé, hypnotisé et n'avais qu'un désir: l'aborder; qu'une terreur: la laisser partir. Mon admiration devait manquer de mesure car l'inconnue tourna bientôt la tête avec un soupir excédé et j'eus peur un instant qu'elle ne changeât de place. Mais cette réticence à laquelle je trouvais du raffinement ne la rendit que plus chère.

  Ne riez pas de l'autobus; il n'est pas de lieu d'élection pour un coup de foudre. Même une boîte roulante peut devenir l'antichambre du paradis si l'on croit au hasard. Ma préférence ira toujours à l'être de rencontre sur celui que me présentent des amis: car le sort qui arrangea notre conjonction continuera mystérieusement, je l'imagine, à la féconder. Et l'imprévu demeure la seule puissance capable de rendre de la chaleur à la vie.

 

Pascal Bruckner, Lunes de fiel

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