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Dreaming my life
27 août 2021

Réfugiées

Un petit bout de terre sans guerre
Un petit peu de rêves en vers
Afin d'oublier et reconstruire
Afin d'avancer et puis s'instruire
Un petit bout de terre sans guerre


Un petit coin de pays sans armes
Un sol non arrosé de nos larmes
Une maison non cernée de flammes
Un sol non arrosé par nos larmes
De la légèreté pour nos âmes

Un morceau de chemin pour danser
Chanter sa liberté de penser
Oublier les interdits insensés
Et tant pis s'ils se sentent offensés
Un sentier ondulant pour danser

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22 août 2021

Confinement.

Quand j'ai commencé à enseigner au lycée, j'avais quatre collègues dans "mon" équipe pédagogique.

L'un deux, un peu plus âgé que les autres était aussi responsable d'une section. Il avait la réputation d'un enquiquineur. Il l'était sans doute. Les élèves, il les menait d'une manière quasi militaire. La plupart des collègues ne le portaient pas dans leur coeur.  Moi, il m'amusait plus qu'autre chose. Il rentrait parfois dans mes classes à l'improviste, pourrissait mes élèves pendant 15 minutes, parce qu'ils étaient pas habillés correctement, parce qu'ils avaient rendu des copies dégueulasses, parce qu'ils ne se comportaient pas bien dans les couloirs... Il les engueulait blablabla blablabla... Fraichement arrivée, je le laissait faire. Je me demande aussi dans quelle mesure il ne faisait pas ça pour me surveiller, voir comment je tenais ma classe. Je m'en foutais, je le laissais causer, parfois avec un sourire en coin et un regard amusé vers mes élèves. Puis il repartait. Je pense qu'un enseignant qui me ferait ça aujourd'hui, je le foutrais dehors en lui disant de ne pas déranger mes cours. Il n'était pas trop aimé par les collègues que je connaissais en tout cas.

Quoi qu'il en soit, comme je n'entrais jamais en confrontation avec lui, que je l'écoutais toujurs calmement et qu'il a vu sans doute que je me sortais du mieux que je pouvais avec des classes difficiles, il n' a jamais été dur avec moi, comme il a pu l'être avec d'autres. Ou alors dans mon dos. Les élèves me rapportaient quelques trucs qu'il avait dit sur moi. Ce qui me faisait un peu marrer. Rien de dramatique. J'ai toujours senti qu'il jouait un personnage, qui fait peur un peu, pour ne pas se laisser bouffer. J'avais l'impression qu'il était bon quand meme. Parfois les élèves lui écrivaient des années après, en le remerciant de les avoir secoués et menés vers leurs buts.

La dernière fois que je lui ai parlé, à ce collègue, j'en avais un peu gros sur la patate, à cause des parents d'élèves, des élèves... On a  discuté un peu. Il m'a dit qu'il ne fallait pas se laisser faire. Je l'ai remercié sincèrement. Puis il m' a dit "Si tu as besoin, tu peux toujours m'appeler." Etrangement, ce sont les dernières paroles qu'il m'a dites, et ce qu'il restera de lui pour moi.

Puis il y a eu le covid.

Quand le confinement a été annoncé, mes élèves étaient fous. Il sont partis extrêmement joyeux et excités en me criant "bonnes vacances, madame !!!". Je leur ai dit que ce n'était pas des vacances, qu'on allait quand meme travailler. Certains prétendaient qu'on ne se reverrait pas avant septembre. Je ne les croyais pas.

Mon collègue ne leur a donné qu'un devoir en partant en leur disant qu'ils n'avaient que ça à faire jusqu'à la reprise. Effectivement, les élèves ne sont pas revenus cette année. Lui ne leur jamais fait cours à distance, ni e-mails, ni rien.

Plus tard, nous avons su qu'il avait des problèmes de santé (pendant tout le temps du confinement le directeur nous envoyait des bulletins hebdomadaires). On ne savait pas trop quoi. C'était le grand ami et soutien du directeur. On ne savait que penser... Puis on a entendu, par ci, par là : "dépression". Il était proche de la retraite aussi.

L'été est passé. En septembre nous avons repris "normalement". Lui n'est pas revenu. Nous avons juste appris que ses problèmes de santé continuaient... J'ai pensé à lui envoyer un mot de soutien, prendre de ses nouvelles... Je ne l'ai pas fait. On n'était pas vraiment amis, pas du tout meme. Et j'ai toujours peur d'être intrusive ou indiscrète. Je ne l'ai pas fait...

J'ai croisé des élèves, ils m'ont parlé de lui. J'ai eu envie de lui écrire "les élèves demandent après toi". Je ne l'ai pas fait. J'ai vraiment eu envie mais non.

Les semaines ont encore passé. J'ai pensé à lui, je ne sais pas pourquoi, quand meme assez souvent.

Puis, un jour, un e-mail du directeur est tombé, nous annonçant son décès. On ne sait pas de quoi. Dans le passé, les décès de collègues dans les télécoms dont on cachait la cause avec pudeur étaient souvent des suicides. Donc j'y pense, forcément. Puis, ça se confirme dans les couloirs du campus. Je ne cherche pas l'information mais elle me tombe dans les oreilles.

Mon établissement est catho, donc il y aura une messe en son hommage. Le directeur dira à mots couverts ce que nous ressentions déjà. "Il n'est pas décédé du covid, mais si le covid n'avait pas été là, nous pouvons supposer qu'il serait encore parmi nous."

 

 

 

 

17 août 2021

Il y a mille façons de mourir.

 

Il y a mille façons de mourir.

 

13 août 2021

Comme j'aimerais avoir plus de cran.

 

Comme j'aimerais avoir plus de cran.

 

 

10 août 2021

Aujourd'hui nous avons tout, mais peut-etre que

Aujourd'hui nous avons tout, mais peut-etre que demain, nous n'aurons rien.

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9 août 2021

Fahrenheit 451

Et tous les livres brûlèrent... avec eux disparut une bonne quantité de savoir, de poésie, de rêves et d'espoir...

Puis les disques s'enflammèrent, même s'il n'y en avait plus tellement car presque tout le monde écoutait depuis longtemps sa musique sur des supports dé-matérialisés...

Ensuite ce fut au tour des guitares de prendre feu. Il faut dire qu'il faisait bien plus chaud que lors du plus chaud des concerts de rock de l'histoire de l'humanité... Les partitions s'envolèrent avant de retomber en virevoltant dans la danse infernale des flammes.

Il deviendra quoi, ton T-shirt du Velvet ? Il deviendra quoi, mon poster de Bowie ?

Tout s'incendie.

Cramée, la voiture...

Cramée, la maison...

Cramés, les billets de banque... jusqu'au dernier... Les chèques et les provisions... Les cartes de voeux et de crédit... Les doux aveux.

Cramés, le passe sanitaire et ta sale gueule à la TV.

Cramée, la photo de mon chéri dans mon portefeuille.

                                                                                 Tu sais, cette photo, devant la cabane en Normandie, où ton sourire est si lumineux, parce que nous vivons les premiers jours de notre amour et que nous sommes heureux.

Cramés, le banquier, la banquise et cramés les grillons. T'inquiète, certains en réchapperont et se multiplieront.

 

Ma prose est mauvaise ? Qu'importe, elle cramera aussi.

 

 

Over here, come slowly
Come slowly to me
I've been waiting
Patient, patiently
I didn't get it, but now I can see


That there's a way out, that there's a way out
That there's a way out, that there's a way out
That there's a way out

 

 

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