Tiens, voilà la mort.
Et si je parle de toi de manière désinvolte, c'est sans doute pour ne pas montrer qu'en réalité j'ai peur de toi.
J'ai toujours dit que je n'avais pas peur de mourir. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de souffrir.
J'ai toujours eu un rapport un peu particulier avec la mort. Un peu comme si la mort n'existait pas.La grande majorité de ma famille se trouve loin de moi. Un jour, un grand-père s'en va. Et puis l'autre. L'un que je n'ai jamais connu, que par de rares photos, et l'autre que j'ai vu deux ou trois fois lors de voyages dans mon pays d'origine. Ai-je été vraiment triste ? Sans doute un peu, mais surtout de voir la tristesse de mon père et de ma mère. Tristesse qu'ils ont exprimée de manière tellement différente l'un de l'autre.
Par deux fois dans ma vie j'aurais pu me rendre à des enterrements ici, en France. J'ai esquivé. Parce que la mort n'existe pas. Je ne veux pas suivre cette marche, je ne veux pas voir ces départs. Je mets de la distance. Ce ne sont pas des gens qui me sont proches. Je mets de la distance