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Dreaming my life
23 juin 2020

Et toi, que veux-tu ?

Entre mes vingt et vingt-cinq ans, je suis tombée enceinte par "accident". Je l'ai annoncé à mon amoureux. Je savais qu'il ne souhaitait pas d'enfants, il le disait tout le temps. A l'époque, je ne le voulais pas non plus, je suppose. On était étudiants tous les deux. Je voulais finir mes études etc.

Pourtant, quand je lui ai annoncé, son attitude m'a étonnée. Il a simplement dit :"Non, non, j'en veux pas". Et il a eu un mouvement de recul. Dégoût ? Effroi ? Je ne sais pas.

J'aurais sans doute préféré un geste de soutien et de tendresse...

Ma réponse m'a étonnée aussi. "Tu es sûr que tu ne veux pas d'un bébé de nous deux ?" Ma voix êtait toute fluette... Je ne sais pas pourquoi je lui ai posé cette question. Un espoir secret, peut-être, enfoui, inconscient... ?

Je n'ai pas eu le bébé. Le jeune docteur qui s'est occupé de moi, m'a rassurée (je me rends compte que c'est une chance, par rapport à ce que d'autres vivent) il m'a dit que plus tard, je me dirai que j'ai fait le bon choix.

Aujourd'hui, c'est vrai, je me dis que j'ai fait le bon choix.

Mais quand je repense à cet instant, je ne peux m'empêcher de me dire, qu'il ne m'a jamais demandé : "Et toi, que veux-tu ? Que penses-tu ?"

Cet épisode a probablement été le début du déclin de notre relation. Après l'avortement, j'ai pleuré souvent. Quelque part j'étais triste, de plein de choses. Mon amour était moins léger. Et lui... Qui aime une nana qui pleure souvent et est triste ? Nous avons probablement duré encore deux ou trois ans après.

C'est du passé, bien passé. Je me demande seulement, combien de fois, dans tellement de contextes, ces phrases : "Et toi, que veux-tu ? Que penses-tu ?", combien de fois n'ont-elles pas été prononcées, alors qu'elles auraient pu faire tellement de bien.

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