J'ai longtemps vécu accompagnée de ton absence.
J'ai longtemps vécu accompagnée de ton absence. Tu descendais les marches qui descendaient vers chez moi. Je te voyais avancer sur le trottoir d'en face, tu arrivais sur les quais de gares de trains que tu ne prendrais jamais. Mon cerveau reproduisait jusqu'à ta démarche un peu spéciale liée à ton pied tourné un peu vers l'intérieur. Tu étais chaussé de tes Clarks noires invariablement.Tu portais ta veste violette en été, ton long manteau noir en hiver et souvent un parapluie noir à la main...
J'étais entourée de ton fantôme alors que t'étais même pas mort. Je savais que tu ne (me) reviendrais jamais et je t'attendais pourtant, en te parlant.
Combien d'années pour te laisser t'évanouir progressivement ? Il y a eu Bruno, Jean-Jacques, Jean-Luc, Pascal qui n'ont rien effacé de toi.
Et puis Francky.
Comment as-tu existé, toi qui n'es plus rien... Une image tout au plus, un rêve parfois, un relent de parfum, des bouts de textes dont je me souviens... Comment en être sûre ?