Dreaming my ...
Un jour, j'ai arrêté de vivre. Mais je n'ai jamais arrêté de rêver.
Hier soir je suis allée à un concert . Le jeune homme en question était tout seul sur scène, avec des appareils bizarres devant lui, ainsi qu'un violon et une guitare. Il triturait des boutons et s'amusait à faire des boucles, à rajouter du son, de son violon, sa guitare et parfois sa voix. Avant de le connaitre j'aurais eu du mal à croire que ce type de musique pouvait être aussi touchante, émouvante.
Je regardais son visage. Lui semblait faire corps avec son violon.
En écoutant, je pensais aussi, d'où avait pu sortir cette musique, combien avait-il expérimenté ? Et il ne l'a pas pensée seulement, il l'a juste créée. Et moi, j'étais là, je me nourrissais de l'expérimentation d'un autre, parce que je n'ai jamais eu le cran de me jeter à l'eau moi même. Je trouvais l'instant beau et un peu triste aussi. Avons-nous tous en nous cette fibre créatrice ? Pourquoi si peu d'entre nous l'exploite ?
Je t'ai invité à voir ton groupe préféré en concert.
Du coin de l'oeil, j'observe ton plaisir. C'est un peu comme si je te faisais l'amour.
Parfois des existences se croisent.
J'ai rencontré une personne de valeur. (Qu'est-ce qu'une rencontre ?)
Elle m'a fait du bien. (Qu'est-ce qu'un ami ?)
J'ai apprécié sa présence. Son regard bienveillant et sa franchise. Sa manière de voir le monde... Peu conventionnelle, mais j'ai l'impression que son monde idéal ressemble au mien. Je hais les suiveurs.
J'ai admiré son intégrité, sa manière de ne pas masquer ce qu'il est, même sa fragilité.
Certaines existences se croisent, mais contrairement aux apparences, elles ne se séparent pas.
(Que signifie apprivoiser ?)
Ecouter Berlin au réveil me fait toujours le même effet.
No, no, no. Oh Lady Day
C. me disait "Je n'aime pas les surprises, car en général elles ne sont pas bonnes".
Un boulot qui te tue doucement... Tu as l'air si fatigué et mal-heureux.
Je voudrais bien une vie tranquille.
Une jolie petite maison, un joli petit jardin.
Le silence.
Et ni d'alarmes, ni de surprises.
Et surtout pas,
Pas d'alarmes ni de surprises.
PS: Mais moi, je les aime.
Si ça te rend heureux, alors continue. Continue à m'ignorer. Continue à alterner proximité et distance. Continue à frapper à ma porte, me dire deux-trois mots joyeux pour ensuite me renvoyer un silence glacial pendant des semaines.
Continue à m'abandonner.
Continue à te perdre, dans cette foule d'inconnues qui te fait mal, en te disant que - peut-être - l'une d'entre elles te fera du bien.
Si ça te rend heureux, ça ne doit pas être si mal.
Si ça te rend heureux... Mais je sais que ce n'est pas le cas.
Certains jours comme aujourd'hui j'ai une voix étouffée au fin fond de moi, plaintive. Sensibilité à fleur de peau. Je ne suis personne, nous ne sommes que décor, fly fly away from this dirty boulevard, I'm a bird girl.
Je mets Last.fm qui me sort des trucs au hasard. Je sais pas pourquoi ce matin j'ai droit à plein de trucs français, certains un peu ringards. J'aime bien certains vieux trucs. Et puis cette chanson se lance. Aux antipodes de ce que j'aime écouter aujourd'hui. Les manèges de Berlin tournaient dans tes bras... Le printemps qui revient ne me guérit pas. Mon doigt est sur le bouton "Suivant". Je ne vais pas écouter ce truc. Mais mon doigt refuse de cliquer, il reste un peu, immobile, puis se retire. J'écoute, et ça devient trop. Quelques larmes s'échappent. Peut-être pas une dizaine, mais juste une vague d'émotion dont la pression diminue un peu - si peu. Je ne vais pas pleurer des torrents... Hélas.
Je me revois dans cet HLM miteux. Mon père dormait dans sa chambre et nous ne devions pas faire de bruit car il travaillait de nuit. Alors avec ma mère nous étions soit dans la cuisine avec la porte fermée, soit dans cet espèce de débarras, où elle faisait son repassage. Elle écoutait la radio, pas trop fort et cette chanson, j'ai dû l'écouter dix-mille fois. Même à des années de toi, je vis mais je ne dors pas.
Pourquoi ces larmes ? Je ne sais pas. L'enfance, c'était dans une autre vie. Etait-ce vraiment moi ? Des années parcourues et toujours l'impression de n'avoir rien trouvé, de n'avoir rien atteint. Je me sens toujours aussi vide.
J'aime les chansons où on s'envole
And either way you turn
I'll be there
Open up your skull
I'll be there
Climbing up the walls