I don't want to know
Après que j'ai accepté son invitation, il m'a dit que ce serait bien que j'aie ma voiture le soir venu, car lui n'a que son scooter, il pense qu'il pourrait pleuvoir et l'endroit où nous nous rendons est un peu loin de tout.
L'idée d'un trajet en scooter avec lui, les mains autour de sa taille, de sa poitrine, ou que sais-je encore, me semble plaisante. J'ai pas ma voiture sous la main, je l'ai laissée à la cambrousse. Il me dit que, tant pis, le scooter devrait aller quand même. Au fait, je ne dois pas avoir d'arrière-pensées. Bon, je m'arrange pour récupérer ma caisse.
Le soir venu, je passe un peu en avance chez lui pour que nous jouions un peu de gratte ensemble. J'aime bien. Je lui prête même ma chérie. Il aime bien son son. Nous sommes tellement bien que nous nous retrouvons à la bourre pour filer au restaurant.
Nous allons à ma voiture. La température est douce, la soirée s'annonce belle. Devant la portière, il me propose "On tente quand même le scooter ?" Je souris. Je dis oui. Nous faisons demi-tour pour rejoindre l'engin. Et hop! je monte derrière lui. Et nous partons.
Je n'avais pas vraiment prévu ce changement. Je n'ai sur moi qu'une petite veste que j'oublie de boutonner, et un t-shirt léger en dessous. Nous filons dans le vent. Je n'ai pas l'habitude des deux-roues. Je n'ai pas mes bras autour de sa taille, mais juste une main sur son épaule, et de l'autre je m'accroche au scooter. C'est agréable quand même, de se sentir libre, de respirer. La vallée de Chevreuse, ses arbres sont magnifiques, même dans la nuit. Ma veste, fluide, s'envole presque, mon t-shirt tombe sur mon épaule. Quand je jette un oeil dans le rétro, je vois la bretelle de mon soutien-gorge qui se dévoile. J'en ai mis un joli, vert-émeraude satiné avec des motifs fins. L'air frais me caresse les épaules, le cou. Je me dis que je vais sûrement tomber malade, mais je m'en fiche. Je sens sa chaleur entre mes jambes, son dos contre mon ventre et ma poitrine. Et puis la pluie arrive. Pas une grosse pluie, non, juste une petite averse, rapide et moqueuse. Je ris de bonheur. Une goutte tombe sur mes lèvres. Elle est fraîche et sucrée comme un baiser. Les arbres sur la route filent.
La soirée est parfaite vraiment. L'endroit est classe, calme, paisible. Le dîner est bon et nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Il me propose de partir en voyage ensemble l'année prochaine (sans arrière-pensée ?).
Quand nous repartons, j'ai l'impression qu'il est 22h30. En fait, il est presque minuit. Nous reprenons la route. Je remonte derrière lui. Et peu importe la consigne de ce soir. Dans ma tête j'imagine qu'on est un peu amoureux et je colle ma poitrine sur son dos pour ne pas avoir froid. Le paysage défile dans l'autre sens. Tout passe trop vite. Il me dépose devant ma voiture. En me disant au revoir, il suggère que nous nous revoyions sans trop tarder.